Big Brother n'est pas mort

Il y a quelques années un nouveau joujou est arrivé au sein de l'Education Nationale (EN pour les intimes); la Maison Départementale du Handicap (MDPH pour les intimes). C'est un organisme qui permet de gérer les prestations et les droits des personnes handicapées.

Les CDES ont donc été remplacées, la secrétaire de CCPE est devenue l'enseignante référente et dans les équipes éducatives on entendait plus parler que de cette formidable MDPH, qui permettait de tout centraliser. Bien entendu, les troubles du langage, des apprentissages et autres DYS ont été absorbés par cette grosse machine. Il fallait à tout prix sauver tous ces pauvres enfants et surtout avoir un bon gros DIAGNOSTIC.

Alors l'EN a commencé à envoyer par wagons entiers les enfants au centre référent. L'avis des professionnels qui les avaient en charge ne comptait plus. Il fallait absolument voir le neuropsy, le neurologue, le pédiatre, le psychomotricien, l'orthophoniste, le psychologue....Les enfants revenaient avec des étiquettes bien collées au milieu de leur front, les parents affolés se ruaient sur internet, et sur toutes les associations qui défendaient les droits des DYS. Un beau merdier si vous voulez mon avis.

Le dossier de l'enfant atterrissait dans les bureaux de la MDPH, épinglé, fiché, stigmatisé DYS.

Dans les équipes éducatives les enseignants référents ont tous le même discours quand ils parlent de la MDPH aux parents; "oui, mais non, on regroupe tout là, mais c'est pas vraiment un handicap, même si...mais c'est plus facile pour obtenir des aides, mais faut pas s'inquiéter..." Visiblement il y a quelque chose de pas assumé. Et surtout, pour convaincre les famille de déposer un dossier MDPH on promet le Graal; l'AVS ou l'EVS. Une personne qui serait présente dans la classe pour aider et seconder l'enfant en difficulté.

Quelques années plus tard, et assez rapidement d'ailleurs, ce système a montré ses limites. Les EVS promises? Aux abonnées absentes faute de crédits. Les suivis MDPH? En dents de scie, voire oubliés faute de temps.

Cette agitation est en train de retomber comme un soufflé. A quand la prochaine bonne trouvaille pour relancer la machine du fichage qui s'est grippée?

Comments

[Orthologo]

Le problème est-il la MDPH ou la société qui veut absolument tout étiqueter et les Usagers qui ne pensent qu'à leurs droits et leurs revendications ?

La MDPH est née de ce phénomène... du fait qu'on a souhaité faire passer tous les troubles du côté du Handicap et donc de sa reconnaissance par la société, de sa valeur en quelque sorte marchande !
On normatise... et on paie le prix de cette normatisation à outrance.

De plus, la plupart des gens qui recourt à la MDPH en revendiquant haut et fort leurs droits, (je parle surtt des parents qui veulent absolument faire entrer leur enfant dans un diagnostic pour en tirer un bénéfice souvent illusoire Ex les tiers temps) oublient que leur enfant sera étiqueté à vie handicapé puisque maintenant la CDA statue pour le citoyen de la naissance à la mort contrairement à la feu CDES et la feu COTOREP.

[celine B]

Je suis d'accord avec toi. J'ai bossé quelques semaines dans une MDPH de la région parisienne et je peux dire que je n'ai jamais vu un tel bazard au niveau des prises en charge et du traitement des dossiers. C'est simple, l'usager est réduit à son dossier. Les dossiers s'empilent sur les bureaux de tous les personnels sans que des rencontres soient prévus pour rencontrer les personnes concernées. C'est simple, je suis partie parce que je ne voulais pas cautionner ça et que de toute façon cette façon de travailler n'avait aucun sens. Je n'ai pas de regret. Je trouve juste très dommage que les personnes handicapées et leurs familles fassent les frais du dysfonctionnement des MDPH.

[Amandine]

Dans mon coin c'est le pire je crois. Pas de PEC acceptée sur le temps scolaire, hormis pour les enfants inscrits à la MDPH.... Génial, non ? Il semblerait que ce ne soit pas le cas dans toutes les régions. En libéral depuis un peu moins d'un an, j'avoue, j'ai du mal à remplir mon emploi du temps, et pourtant, ce n'est pas faute de demandes...
Grrrrr