Mal élevés...

Eh oui, ma bonne dame, ça se dégrade.

Samedi, de retour de vacances, je me vautre sur le canapé, zapette à la main et je tombe sur l'émission des petits malpolis. Vous savez, celle où on envoie chez les gens qui ne s'en sortent plus avec leurs gosses, une experte en éducation. Ce genre d'émission n'est pas fait pour me remonter le moral....

Il faut dire que depuis quelques années je vois de plus en plus ce genre de spécimen débarquer au cabinet. Des mômes qui font la loi, sont en permanence dans le rapport de force face à des parents complètement dépassés incapables de poser des limites et de dire "non".

Alors, au début, en bonne orthophoniste, gentille, pétrie de mon rôle, presque toute puissante il faut l'avouer, j'acceptais gentiment de me cogner ces petits merdeux.

Et vas y que je te tire la langue, que je te sors toute la panoplie des mots les plus orduriers que je connais, sans oublier les "t'es pas belle" et bien entendu l'impossibilité d'obtenir quoi que ce soit. Dans ces cas là, la rééducation est vouée à l'échec. On n'est pas en face d'une pathologie cognitive, d'un problème de parole/langage (même si dans ces domaines le bilan est catastrophique), mais ici c'est un problème éducatif, et n'en déplaise aux parents, aux médecins ou aux enseignants; ce n'est pas mon boulot.

Alors "au revoir Madame, au revoir Monsieur, il ya un CMPP ou un pédopsy dans la ville d'à côté si ça vous chante, mais moi je n'ai pas de temps à perdre". Et puis, faudrait voir à pas l'oublier, c'est quand même la sécu qui paye !!!

Comments

[Abilou]

Ah... Ben moi je les prends toujours s'il n'y a pas "que ça" bien sûr. Je les cadre un max et ça se passe en général plutôt bien, dans mon cabinet du moins...

Mais je suis équipée à la maison d'une petite fille qui ferme la bouche chez le dentiste, les yeux chez l'ophtalmo et j'ai beau être tout sauf laxiste... j'ai déjà été plusieurs fois dans la désagréable situation de faire perdre du temps à ces professionnels...

[Orthologo]

Si ce type de "petits" monstres ne relèvent pas de l'orthophoniste pourquoi relèveraient-ils de la pédopsychiatrie ?

L'essentiel de ces prises en charge est justement un travail de parole entre l'enfant et ses parents et c'est souvent assez "miraculeux" quand les parents sont en réelle demande.

Car ce ne sont pas les enfants qui sont véritablement à prendre en charge mais la relation (ou la non relation justement)qu'ils n'ont pas installé avec leur enfant et c'est bien de la compétence de l'orthophoniste. Enfin moi j'en suis persuadée.

[homéo]

A l'époque je n'avais pas commenté parce que je n'avais pas aimé le ton du billet...mais peut être que tu étais très énervée me suis-je dis, peut-être ai-je mal compris son propos, peut-être....
Et je n'avais pas lu ta réponse du 29 janvier ... je me demande si cet enfant qui ne voulait pas te parler n'était pas un enfant très sensible, qui n'a pas "senti" le courant passer entre lui et toi, y'a des enfants comme ça.

[orthophoniste]

Merci de vos passages...
Je ne doute pas que vos chères têtes blondes soient des anges.
Mais... Pas plus tard que la semaine dernière j'ai du faire le bilan d'un petit qui avait manifestement un gros retard. Sauf qu'il n'a rien voulu faire, a refusé d'ouvrir la bouche, devant une maman qui le suppliait de faire ce que la dame lui demandait. Il n'a rien voulu savoir et la maman n'a rien pu y faire. Elle passait bien sur son temps à s'excuser, à se justifier; "il n'est pas comme ça d'habitude, il obéit, il est gentil, il coopère...Allez Toto, répond à la dame, sinon je vais le dire à Papa ce soir".
Au bout de 20 minutes de ce cinéma, j'ai foutu tout le monde dehors. Plus de patience, plus envie de négocier. La maman ira colporter que non, vraiment, cette ortho elle est pas sympa, elle fuira ses responsabilités comme ça.
Derrière ces attitudes de la part des enfants, il y a toujours un parent qui tout en soutenent le contraire trouve des excuses à son môme, et celui ci le sent. Alors il en profite. La fermeté doit aussi être induite par l'attitude.

[kaliuccia]

Suis bien ennuyée avec cette note parce que je ne sais par quel bout prendre mon com pfffffffff !

Alors nos fils, puisque la dame avant a parlé de moi, je ne les colle pas dans la case mal élevés qui tirent la langue ou injurient des adultes.

Ca me ferait mal tiens ! Timousse passe d'ailleurs pour un gosse méga bien élevé (peu fréquent dans notre petite ville où l'enfant est roi). Il est avant tout très charmeur.

Il adore dire tous les mots magiques qui font rosir de plaisir les dames et grogner sympathiquement les messieurs. Une fois cette étape passée, Timousse peut être la tête à claque du siècle. Et, nous l’avons découvert depuis peu, surtout si l’adulte face à lui n’a pas assez d’autorité.

Sincèrement, je ne pense pas que ça vienne uniquement de notre éducation (et crois moi, y’a eu du boulot là-dessus pour que j’en arrive à ces conclusions). Parce que je ne suis pas du genre laxiste, loin de là. Donc, mon fils a été capable jusqu’à l’an dernier de se planter dans la classe, bras croisés, fixant l’instit droit dans les yeux à refuser de s’assoir. Et ce n’est pas le pire qu’il ait fait. Et j’en suis encore mortifiée.

J’ai donc fait partie de ces parents qui avaient pourtant déjà élevé un enfant sans le moindre couac, qui se sont retrouvés dépassés par leur petit monstre. Tout en se donnant des milliers de bonnes raisons. Le cams (je ne sais pas si c’est le sigle exact) l’a effectivement beaucoup aidé quand il avait 5 ans. Il est retourné au CMPP à 7 ans et là, ça a empiré les choses. Le truc qui rend dingue quoi. Depuis que je l’en ai retiré (lâchement, je l’avoue) tout va vraiment mieux.

Une chose est sure. Ce com qui ne sert à rien tout compte fait, m’amène à la même conclusion que toi. Ce n’est pas chez toi qu’un enfant qui est confronté à un problème d’éducation et/ou de limites non posées doit être amené, c’est certain. Et j’imagine combien ce doit être éprouvant par moment. Et voilà, bavarde mais pas très inspirée sur le coup quand même :-)