Furax.
Une jeune psychomotricienne vient de s'installer dans la ville voisine. Je lui ai tout de suite envoyé un enfant que j'avais vu en bilan qui ne présentait pas de trouble du langage écrit mais des difficultés praxiques très importantes. A dix ans il ne sait toujours pas faire de vélo, nager, couper sa viande et il présente une dysgraphie . Il refuse de faire du sport car il se trouve vraiment dans l'incapacité de coordonner ses mouvements. Comme il a un an d'avance sur le plan de la scolarité personne ne s'est remué pour l'aider à régler ses problèmes, il bossait, n'enquiquinait personne et a un excellent QI, alors pour le reste... le sempiternel; "ça va passer...". Cette année, alors qu'il est au collège, ses profs se sont interrogés et ne sachant pas quoi faire ils ont conseillé dans un premier temps un bilan orthophonique.
Il n'y avait aucun problème en langage oral et écrit, rien de rien, et toutes les aptitudes étaient bonnes, sauf l'attention visuelle, légèrement chutée et celà me semblait du à des problèmes au niveau de la poursuite plus qu'à un véritable problème attentionnel. J'avais fait le bilan en une seule fois et l'enfant n'avait montré aucun signe de fatigue.
Au vu du bilan, j'ai adressé en psychomotricité, à la nouvelle installée.
Quand je l'ai vue pour faire le point, je suis tombée sur le derrière; elle m'annonce fièrement que cet enfant est porteur d'un TADAH (déficit de l'attention, hyperactivité).
Alors voilà, on aiguille un enfant pour des problèmes praxiques et le malheureux se retrouve avec un bon gros diagnostic bien chargé, un truc qui va lui coller aux fesses pour un moment, l'étiqueter, le stigmatiser. Depuis quand on pose un diagnostic aussi lourd comme ça ? Je croyais qu'il fallait une équipe pluridisciplinaire pour le faire.
Je suis furieuse et désolée pour cet enfant et ses parents qui se sont pris ça dans les dents.
Et puis j'ai quand même un certain nombre d'années de pratique derrière moi et je suis certaine que cet enfant n'a aucun TADAH.
J'en ai marre de ces gens qui pathologisent tout à outrance. Qui se complaisent dans la pathologie, surtout quand il s'agit de la coller sur les autres.
Avec mes consoeurs, on est bien décidées à ne plus lui envoyer personne.