J'emm... les centres référents.
Voilà, c'est dit.
Et encore moi j'ai de la chance. Comme je crêche au fin fond de la cambrousse et que le centre est à la grande ville, loin, ça fait un peu peur aux patients d'y aller malgré les pressions de l'école et du psy scolaire.
Donc quand j'en ai un par an qui y va c'est un max. Mais cette année j'ai pété les scores; j'en ai deux qui en reviennent et là je m'arrache les cheveux, pour ne pas dire j'enrage.
Pour commencer il faudrait que mes chères consoeurs de ces centres arrêtent de se prendre pour des références, de pontifier, de se la pêter et de critiquer. Toutes mes autres consoeurs libérales disent la même chose, dès qu'un patient arrive du centre référent c'est le même cirque. On préconise toujours un changement. Ce serait trop facile d'approuver et de cautionner ce qui a été fait en libéral. Et c'est comme ça qu'on en arrive à devoir gérer des parents qui ne comprennent plus rien, qui se retrouvent en perte de confiance totale et désorientés.
Mon dernier cas en date; syndrome cérébelleux (c'est quand même pas rien). Je l'ai adressé en neuro. Puis les neuro l'ont bombardé dans la foulée au centre référent. Conclusion; il faudrait trois séances d'orthophonie par semaines (il y en a déjà deux) + psychomotricité + un petit suivi psychologique (vous avez remarqué, y'a toujours besoin d'un peu de psy...). Alors on explique aux parents qu'il faut AUSSI aller au CMPP pour la psychomot et la psy.
C'est là que je me demande si les ortho de ces centres sont justes ignorantes ou délibérément malfaisantes, pour ne pas dire carrément malveillantes.
Pour commencer, elles doivent bien savoir comment ça se passe dans les cabinets, non? Trois séances par semaine... bien sur il va les avoir ses trois séances. Dès qu'un créneau se libère.
Ensuite elles savent parfaitement que la double prise en charge avec le CMPP n'est pas possible et que de toutes façons, quoi qu'il arrive le CMPP ne proposera jamais trois suivis (ortho+ psychomot+psycho).
Les parents sont largués, ils ne savent plus quoi faire .L'orthophoniste du centre référent elle a dit que.... Oui, l'orthophoniste du centre référent elle a la langue bien pendue. Mais ce serait mieux si elle pouvait gérer la pagaille qu'elle installe. Allez, un peu de courage les filles, ne vous contentez pas d'apposer vos conclusions péremptoires à la fin de vos super bilans, décrochez vos téléphones, appelez vos copines du secteur, les CMPP, faites le lien, organisez vous mêmes ce que vous conseillez. Vous verrez si c'est facile.
Mention spéciale aux deux qui sont en libéral à mi temps, qui ont un cabinet à grande ville et qui utilisent le centre référent pour le remplir et y faire bosser des collaboratrices à 25/30 %.