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Orthophonie. Desperate orthophoniste.
6 juin 2013

J'emm... les centres référents.

Voilà, c'est dit.

Et encore moi j'ai de la chance. Comme je crêche au fin fond de la cambrousse et que le centre est à la grande ville, loin, ça fait un peu peur aux patients d'y aller malgré les pressions de l'école et du psy scolaire.

Donc quand j'en ai un par an qui y va c'est un max. Mais cette année j'ai pété les scores; j'en ai deux qui en reviennent et là je m'arrache les cheveux, pour ne pas dire j'enrage.

Pour commencer il faudrait que mes chères consoeurs de ces centres arrêtent de se prendre pour des références, de pontifier, de se la pêter et de critiquer. Toutes mes autres consoeurs libérales disent la même chose, dès qu'un patient arrive du centre référent c'est le même cirque. On préconise toujours un changement. Ce serait trop facile d'approuver et de cautionner ce qui a été fait en libéral. Et c'est comme ça qu'on en arrive à devoir gérer des parents qui ne comprennent plus rien, qui se retrouvent en perte de confiance totale et désorientés.

Mon dernier cas en date; syndrome cérébelleux (c'est quand même pas rien). Je l'ai adressé en neuro. Puis les neuro l'ont bombardé dans la foulée au centre référent. Conclusion; il faudrait trois séances d'orthophonie par semaines (il y en a déjà deux) + psychomotricité + un petit suivi psychologique  (vous avez remarqué, y'a toujours besoin d'un peu de psy...). Alors on explique aux parents qu'il faut AUSSI aller au CMPP pour la psychomot et la psy.

C'est là que je me demande si les ortho de ces centres sont justes ignorantes ou délibérément malfaisantes, pour ne pas dire carrément malveillantes.

Pour commencer, elles doivent bien savoir comment ça se passe dans les cabinets, non? Trois séances par semaine... bien sur il va les avoir ses trois séances. Dès qu'un créneau se libère.

Ensuite elles savent parfaitement que la double prise en charge avec le CMPP n'est pas possible et que de toutes façons, quoi qu'il arrive le CMPP ne proposera jamais trois suivis (ortho+ psychomot+psycho).

Les parents sont largués, ils ne savent plus quoi faire .L'orthophoniste du centre référent elle a dit que.... Oui, l'orthophoniste du centre référent elle a la langue bien pendue. Mais ce serait mieux si elle pouvait gérer la pagaille qu'elle installe. Allez, un peu de courage les filles, ne vous contentez pas d'apposer vos conclusions péremptoires à la fin de vos super bilans, décrochez vos téléphones, appelez vos copines du secteur, les CMPP, faites le lien, organisez vous mêmes ce que vous conseillez. Vous verrez si c'est facile. 

Mention spéciale aux deux qui sont en libéral à mi temps, qui ont un cabinet à grande ville et qui utilisent le centre référent pour le remplir et y faire bosser des collaboratrices à 25/30 %.

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Commentaires
K
Celui de mon secteur est une catastrophe aussi. Le "bilan orthophonique" se résume à une passation de l'alouette (authentique!) . Un jour, j'en ai eu marre d'être prise pour une conne, j'appelle et demande à parler à SuperOrtho. Ben j'ai jamais pu passer au delà de la secrétaire médicale et quand j'ai insisté pour avoir un bilan complet (neuropsy entre autres) "ah non, c'est réservé aux professionnels de santé". J'ai failli en avaler mon téléphone.... Bon maintenant, je briefe les parents en disant que c'est quasi obligatoire, mais que tout ce qui y sera dit doit entrer par une oreille et ressortir par l'autre, et comme ça, ça se passe bcp mieux !
F
Dans le Nord, les centres référents saturent vite après leur création... Les médecins spécialistes cherchent parfois à s'arranger avec les médecins scolaires pour que ces centres ne soient pas embouteillés par des difficultés quotidiennes qu'on peut gérer en local. Je pense que ces consultations peuvent quand même améliorer les choses pour les enfants relevant de la santé et du spécialisé, car beaucoup d'explorations sont à prévoir. Une orientation adaptée peut en ressortir... Sinon effectivement, si l'enjeu est de faire une prescription d'ortho uniquement, on ne va pas bien loin et ce n'était pas la peine d'attendre un an !
T
Merci pour cette décompensation bien justifiée ;).<br /> <br /> <br /> <br /> Par ici (une région de l'Ouest) les délais d'attente sont fort longs mais à la vue du produit fini, on se demande bien pourquoi. <br /> <br /> <br /> <br /> Petit florilège :<br /> <br /> <br /> <br /> - Quand il n'y a pas d'orthophoniste (car ils peinent un peu à recruter, là aussi, on s'en demande la raison...), le centre envoie aux orthos un 'bilan scolaire' qui consiste en une paraphrase des données d'anamnèses piochées dans les bilans des libéraux et deux/trois épreuves choisies au petit bonheur par l'enseignante...<br /> <br /> - Quand il y a une orthophoniste : Odédys partielle et Alouette-Revisée, point à la ligne. L'un est un test de dépistage que nous devrions tous jeter au feu, l'autre me paraît discutable. Aucun test de compréhension écrite poussée, pas d'analyse des pré-requis... Bref, le truc que si ta stagiaire elle le faisait, eh bien ce sera mal partie pour la validation du stage !<br /> <br /> - Un bilan qui ne contient ni analyse des résultats ni donnée qualitative...donc inexploitable. Noter 'mots irréguliers : -2.3 E.T', 'Logatomes : +1,1 E.T', n'importe quel étudiant de Licence 1 pourrait le faire.<br /> <br /> - Des recommandations d'adaptation qui justement ne sont pas adaptés à la pathologie de l'enfant...en fait, je les suspecte de donner les mêmes conseils à tout le monde.<br /> <br /> - Des recommandations pour l'orthophoniste : alors, au mieux ce sont des poncifs (pour une dyslexie phonologique : 'continuer à travailler l'assemblage'. Bravo Scherlock !), au pire des 'recommandations' d'achat, assez souvent pour des matériels des ECPAs. Un peu dérangeant sur le plan déontologique, non ?<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, il y a de très bons CRTA et les autres... Vous l'aurez compris par ici, c'est un des autres. Du coup pour les dossiers MDPH, on s'arrange avec le réseau de spécialistes libéraux et hospitaliers plutôt que de passer par eux. Les enfants en sortent gagnants à mon avis et les familles s'en trouvent moins désorientées.
Orthophonie. Desperate orthophoniste.
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